- Et bien non, la seconde partie du film n’a pas été programmée ! On peut se poser quelques questions, est-ce que le conseiller municipal chargé de la culture (je rappelle que le cinéma EDEN est un cinéma communal) aurait eu peur de voir les citoyens de Romilly contaminés par les idées socialistes du CHE ? Que la prise de conscience des citoyens puisse remettre en cause le système d’exploitation des capitalistes notamment sur le bassin d’emploi de Romilly, avec la bénédiction du maire UMP de Romilly et de ses adjoints ?
- Je trouve cela lamentable, le maire de Romilly qui fait référence souvent au Général de Gaulle semble oublier que la censure gaulliste n’a pas été la "grandeur du général". La droite qui parle à longueurs de journées de démocratie ferait bien de l’appliquer quand elle gère une collectivité, notamment dans le domaine culturel et accepter que dans ce monde, il existe des citoyens qui ont une opinion différente de celle de l’ordre établi par les puissants.
- Conjointement à la censure culturelle, c'est la technique de débaptiser les rues faisant référence à des personnalités de gauche qui ont combattu le capitalisme et créé un statut des personnels de la fonction publique qui fait encore référence dans le modèle social français (Maurice-Thorez).
Pour conclure je trouve, ces pratiques détestables et ne faisant pas honneur à ceux qui s'y adonnent.
Christophe Latrasse, conseiller municipal
8 commentaires:
Voilà un article qui remet les choses en place.
Bravo Christophe Latrasse !
PAT
Il ne serait pas surprenant qu'un "mauvais" conseiller délégué à la culture qui s'est, il n'y a pas si longtemps, publiquement fait le chantre d'un intellectuel réactionnaire hostile au régime cubain ait "une dent" contre le Che.
Ceci dit, il y aurait beaucoup à dire sur le film, en premier lieu, et encore plus sur les dérives néfastes de l'actuel régime politique à Cuba. Hélas, en ce bas monde, rien n'est tout blanc ni tout noir... Pourtant à Romilly, la culture devrait être rouge !!!
Moi, je suis passionné d'histoire et plus particulièrement du CHE.
C'est pourquoi, je soutiens l'article de Mr LAtrasse et je le félicite.
Bonsoir Eugénio,
Il n'est pas incompatible d'avoir un regard critique sur le régime de Cuba en 2009 et porter une admiration pour Che Guevara.
Je te rejoins lorsque tu évoques ton scepticisme envers la compétence du représentant municipal à la culture.
A bientôt,
MANU
Le CHE est un des personnages du 20ème siècle à m'avoir le plus fasciné et j'ai lu la plupart des biographies qui lui sont consacrées! De plus c'est l'homme révolutionnaire préféré de mon fils, aussi j'approuve totalement l'article de C. LATRASSE. Ceci dit, je suis très opposé au régime actuel de CUBA, même si CASTRO a apporté beaucoup d'espérances, hélas trahies par le despotisme.
L.P.
Il va falloir revoir un peu l'histoire du CHE dont la réalité est beaucoup moins idéale que l'hagiographie dont il a bénéficié. En fait l'icône véhiculée est plus intéressante que l'homme dont le comportement n'est pas sans rapport avec celui de révolutionnaires comme Mao, Staline ou Pol Pot. Sa chance est d'être mort en combattant, ça en a fait un martyr. Castro n'a pas eu cette chance il a dû gouverner, ce qui a beaucoup altéré son image. Imaginons qu'il soit mort en 1959, il serait aussi idéalisé que Guevara.
Le "Che" est devenu une icône populaire, en particulier pour la jeunesse. Comme toutes les icônes, sa vie "idéalisée" présente effectivement de larges distorsions avec sa vie réelle.
Il est regrettable qu'il soit en quelque sorte passé, sous l'effet de la marchandisation issue d'un système qu'il combattit, à un stade de "produit dérivé" pour ne pas dire de "marque". Le fait que la puissance capitaliste hollywoodienne du cinéma se soit emparée de son image pose probléme, en effet. Le plus important d'entre eux est un "révisionnisme" subtil que j'ai pu constater au visionnage du film. Cette tendance des puissances de l'argent à accomoder l'histoire à leur façon s'était déjà manifestée, de façon honteusement scandaleuse avec le film sur Marie-Antoinette, présentée comme une petite "dinde" alors qu'elle fut - les documents d'époque ont été retrouvés dans diverses chancelleries européennes - pour le moins coupable de haute trahison, sans oublier le faux et l'usage de faux, j'en passe et des meilleures.
A titre indicatif, je me permettrai de conseiller plutôt la lecture de la biographie de référence du "Che" écrite par l'écrivain mexicain Paco Ignacio Taïbo II.
Aujourd'hui, mes pensées vont aux victimes de la "semaine sanglante" de la Commune de Paris qui s'éteignait dans des flots de sang, le 28 mai 1871, massacrées par la bourgeoisie française coalisée avec les troupes allemandes de Bismarck.
ICÔNE POUR LES UNS, IDEALISE POUR LES AUTRES... VOICI QUELQUES REPERES CONCERNANT LA VIE DU CHE.
Le CHE découvre l'extrême pauvreté à travers un voyage en Amérique latine alors qu'il est étudiant en médecine. Volontaire dans une léproserie au Pérou, il visitera les mines géantes de Chuquicamata et y découvrira les conditions de vie des mineurs.
Au travers ses propres observations de la misère et de l'impuissance des masses, il est conduit à considérer l'Amérique latine comme une entité économique et culturelle requérant une stratègie continentale de libération.
Les inégalités socio-économiques ne pouvant être changées que par la révolution selon lui, il intensie son étude du marxisme.
En 53, il participe en Bolivie à la révolution populiste du Mouvement Nationaliste Révolutionnaire puis s'en détache, estimant que cette révolution sociale reste entachée d'inégalités raciales.
Il voyage au Guatemala pour apprendre les réformes du Président Jacob Arbenz Guzman, élu démocratiquement puis renversé par un coup d'état appuyé par la CIA quelques mois plus tard.
Il comprend alors que les USA, puissance impérialiste, s'opposeront à tout gouvernement désireux de corriger les inégalités en Amérique du sud et autres pays en voie de développement.
Il devient convaincu que la lutte armée est le seul moyen de faire évoluer une telle situation.
Il rejoint ensuite le mouvement révoutionnaire du 26 juillet dirigé par Fidel Castro.
Cuba est très pauvre, la vie des habitants contraste avec la richesse étalée d'une infime minorité. L'exploitation règne en maître, la repression politique guette tout opposant (torture et éxécution sont légion), l'alphabétisation est peu développée, le taux de mortalité infantile élevé.
Après deux ans de guérilla, le mouvement du 26 juillet renverse le Dictateur Battista.
Le Che occupera les postes de procureur d'un tribunal révolutionnaire, d'ambassadeur itinérant, de Président de l'institut national de la réforme agraire, puis sera nommé à la tête de la banque centrale de Cuba et Ministre de l'industrie.
Il influencera le passage de Cuba à une économie socialiste.
En 1965, après avoir dénoncé l'exploitation du tiers-monde par les deux blocs lors de la guerre froide, il quitte Cuba avec la volonté d'étendre la révolution.
Il connaît d'abord l'insuccès au Congo puis en Bolivie où il est capturé et éxécuté sommairement par l'armée guidée par la CIA.
Il demeure l'objet de contreverses entre les historiens mais est devenu une icône pour les mouvements révolutionnaires marxistes du monde entier, prêt à se sacrifier pour un monde meilleur.
Fervent marxiste, il défendait ses idées et leur application, contre l'alignement à l'URSS, la bureaucratie (mais pas la centralisation), le gaspillage, les privilèges.
Pendant les années de Guérilla, Guevara paraît tolérant pour les erreurs involontaires de ses troupes et envers les prisonniers ennemis. Il intervint de nombreuses fois pour éviter des éxécutions auprès de Fidel Castro.
Il soigne lui-même des soldats ennemis et interdit la torture où l'éxécution des prisonniers qu'il protège avec la même vigueur qu'il déploie à châtier les traîtres.
DANY
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