mardi 26 mai 2009

FONDS PUBLICS AUX ENTREPRISES : DEBATTONS-EN !

L’article d’André Diot sur Olympia a lancé sur notre blog le débat sur la question des fonds publics distribués aux entreprises.

- C'est un sujet extrêmement important, tellement l’intervention de l’Etat et des collectivités territoriales est conséquente. Chaque année, une trentaine de milliards d’€ leur est accordée par l’état sous la forme d’exonérations de cotisations sociales patronales – 300 € par mois sur chaque salarié percevant une rémunération jusqu’à 1,5 SMIC -. Il prend aussi en charge près de 50% de la taxe professionnelle ; et comme cela n’est pas encore suffisant, Sarkozy a annoncé sa suppression ! Les régions, les départements, les communes et maintenant les communautés de communes ont leur propre politique d’aide aux entreprises qui représentent des centaines de millions d’€.

- Je me souviens m’être procuré, il y a quelques années, le Guide des aides économiques auprès de la Chambre de commerce et de l’industrie de l’Aube ; plus de 150 dispositifs divers d’aides aux entreprises y figuraient. Les Olympia et tant d’autres ont usé et abusé des fonds publics et ils « pleurent » encore pour en avoir davantage.
Pour quel résultat ? 900 emplois supprimés dans le groupe Jacquemard.

- Avant d’en envisager de nouvelles, il m’apparaît indispensable de se poser la question suivante : à quoi ces milliards et ces milliards d’€ servent-ils ? Très peu à l’emploi comme l’indique un récent rapport de la Cour des comptes. Pourtant, à chaque fois, pour nous faire avaler la pilule, ceux qui les accordent prétendent justement que c’est pour l’emploi. En fait, ces milliards d’€ qui proviennent de la poche des contribuables sont distribués pour soutenir les taux de profits et rien d’autre.

- Cette distribution de notre argent, sans aucun contrôle de son utilisation, n’est pas sans conséquences pour notre vie quotidienne. Les exonérations de cotisations patronales plombent les comptes de la Sécurité Sociale et engendrent déremboursements de médicaments, franchises médicales, suppressions de postes dans les hôpitaux… D’autre part, les exonérations sur les bas salaires contribuent à tirer vers le bas les revenus des salariés avec pour conséquence un recul de la demande via la consommation et une progression inévitable du chômage.

- Ainsi, ce ne sont pas les subventions aux entreprises qui peuvent créer de l’emploi : c’est la développement de la demande d’où la nécessité d’augmenter le pouvoir d’achat des ménages. Et s’il peut y avoir une intervention publique dans l’économie cela doit se faire avec des objectifs concrets et chiffrés en matière d’investissements, de créations d’emplois, de formation des salariés ; et tout cela doit être contrôlé.

- A cet effet, des droits et des pouvoirs nouveaux pour les comités d’entreprises, les syndicats, les salariés et les élus sont indispensables ; ce que ne veut absolument pas la droite qui, dès son retour aux affaires en 2001, a pris comme première décision la suppression de la loi Hue sur le contrôle de l’utilisation des fonds publics alloués aux entreprises.
Mais la volonté et la mobilisation des populations peuvent faire basculer bien des schémas apparemment intouchables.
Joë Triché

4 commentaires:

Anonyme a dit…

En clair, vous n'êtes pas contre l'argent publique envers les entreprises mais à condition que son utilisation soit axée sur des objectifs précis favorables à la survie de l'établissement, et que cela apporte un plus réel au monde du travail (aux salariés notamment).

Anonyme a dit…

Anonyme de 16:21
Cela est claire et net . Joë , n'a pas de "faux" fuyant et si de temps en temps nos élus , avait la même franchise .........Sarko 1er, n'aurait pas été élu et Villemin non plus . Le simple geste de lire entre les lignes , devrait monsieur l'anonyme vous montrer votre façon de voter le 7 juin .
momo

Anonyme a dit…

Pas de souci MOMO, j'étais à vos côtés ce soir et j'en sors convaincu !

A bientôt,

STEPH

Anonyme a dit…

Ne pas oublier que si OLYMPIA existe encore aujourd'hui à Romilly, c'est malheureusement grace à la délocalisation en Roumanie. Sans ce transfert d'activités, OLYMPIA aurait été exclu des marchés