lundi 22 juin 2009

MAIS QUE FAIT LA POLICE… MUNICIPALE ?

Un rappel de ses attributions et un premier bilan peuvent déjà être effectués pour la période de mars à mi-juin :
- travail de recensement des chiens dangereux : 16 en catégorie 1 (pitbulls) et 69 en catégorie 2 (rottweilers) répertoriés ;
- charge des objets trouvés ou perdus ;
- 255 verbalisations dont 251 pour stationnement illicite ;
- 72 % des contraventions ont été réglées ;
- 379 « mains courantes » ;
- 202 réquisitions opérées à la demande de personnes ;
- 314 appels téléphoniques reçus ;
- les troubles de la sécurité publique sont leur seconde cause d’intervention ;
- 2 agents supplémentaires vont grossir prochainement l’effectif actuel ; l’amplitude journalière pourra ainsi augmenter ;
- elle engage l’opération « tranquillité-vacances » ;
- en 1ère étape, 8 caméras de surveillance seront installées dans les prochaines semaines pour un coût de 122 000 € dont 65% subventionnés.

La police municipale a donc repris dans notre ville, des missions confiées auparavant à la gendarmerie ou à la police nationale et à la charge de l’Etat.

- Sans remettre en cause le travail, plutôt satisfaisant, réalisé par ces employés municipaux, on peut néanmoins vigoureusement regretter que ce service du à tous les citoyens soit désormais imputé aux finances locales. Une estimation en chiffre le coût annuel à environ 300 000 € (personnel complet, plus charges de fonctionnement et d’équipement). L’Etat n’assure plus ses missions républicaines et égalitaires de sécurité; il en transfère les charges aux collectivités avec la « bénédiction » de ses « locaux ».

- Cette tendance s’amplifiera dans les prochains mois avec la fermeture annoncée dans notre pays de 170 brigades de gendarmerie, accompagnée de la suppression de 3 000 postes. Dans les années futures, les municipalités seront donc confrontées à des choix financiers cornéliens : entretien d’une école ? aménagement d’un gymnase ? subvention aux associations… ou police municipale ? La droite locale a déjà fait son choix !
André Diot

mardi 9 juin 2009

CONSEIL MUNICIPAL DU 06/06/2009

Débats de fond avant l'ordre du jour

7 personnes seulement pour assister au conseil municipal de ce samedi, même 6 élus s’étaient absentés (auxquels il faut ajouter le départ anticipé du maire et de 3 adjoints).

Dommage, car si l’ordre du jour semblait peut-être sans originalité, l’actualité romillonne a permis l’instauration d’un débat de fond sur l’emploi et le domaine scolaire. Tout d’abord, une minute de silence fut observée en ce 6 juin pour les victimes du débarquement de Normandie.

- Il s’ensuivit les « communications » du maire.
Si en préambule du dernier conseil municipal Eric Vuillemin épingla la presse locale, ce sont les blogs internet qui ont été la cible privilégiée du premier édile qui a cru bon rappeler le respect de la loi sur la personne. Les parutions des blogs font l’objet d’attaques qui « énervent beaucoup de monde », colportent « des propos ultra-mensongers ». Les personnes qui font vivre ces blogs ont-elles des leçons de morale à recevoir ? Qui peut se le permettre ?

Il est dommage que deux responsables de ceux-ci présents dans la salle n’aient pas eu droit à la parole, elles avaient sans doute quelques éclaircissements à apporter ! D’autre part, puisqu’il est question de propos et d’attitudes immoraux, les citoyens qui ont tout à fait le droit de s’exprimer par le biais du net ne subissent-ils pas les répercussions de tels comportements de la part d’élus et non des moindres ? Des exemples en témoignent, le débat peut s’ouvrir !
Mais l’adage populaire ne saurait mentir, il est toujours plus facile de regarder chez son voisin que de balayer devant sa porte.

- ECOLE MIGNONNETTE :
Claude Maitrot fit le point sur ce dossier et la situation de cette école (lire par ailleurs sur notre blog). Il demanda que le conseil municipal se prononce par un avis défavorable sur la fermeture de la classe de maternelle.
M.T. Lucas indiqua qu’il y avait à ce jour 52 inscrits (sans tenir compte des enfants de moins de trois ans) à l’école maternelle, supplantée par le maire qui indiqua que si le chiffre de 61 élèves était atteint, il n’y aurait aucun souci pour la réouverture de la classe. Cette situation résulte de la baisse de la population à Romilly que la situation de futurs logements va arranger.

Claude Maitrot fit un rappel du conflit, de l’attitude déplorable de M. Beaujean et s’indigna qu’une fédération de parents d’élèves n’arrive pas à être informée du nombre d’inscrits. Il réitéra sa demande pour que le conseil municipal se prononce comme cela fut le cas dernièrement pour l’école Gambetta. Pour le Maire, M. Beaujean est simplement venu discuter (avec quelles conséquences…) et, pour ce dernier, il y a d’autres moyens de s’exprimer que la façon dont les parents ont agi (est-il le mieux placé pour moraliser ce débat ???). La situation de Mignonnette n’est pas un cas isolé puisqu’il manque 4 élèves à l’école Gambetta pour le maintien d’un poste.

Joë Triché regretta qu’une décision de cette importance soit intervenue 2 jours après le dernier conseil municipal. Le problème de fond résulte de la politique du gouvernement qui a décidé de supprimer plus de 11 000 postes d’enseignants sur le territoire français à la prochaine rentrée, et Romilly d’en subir les conséquences. Selon lui, les moyens accordés doivent tenir compte de la situation de chaque territoire et lorsque des difficultés scolaires se font jour, davantage doit être mis à disposition afin que tous les enfants aient les mêmes chances de réussite.

Eric Vuillemin défend une autre conception, indiquant que si les effectifs de l’Education Nationale ont été plus que doublés au cours de 35 dernières années, les résultats n’ont pas été à la hauteur des moyens déployés. Il faut réformer le système, « avoir un discours de vérité ». En regrettant que cette question ait occupé plus de 30 minutes de l’emploi du temps de la matinée, il indiqua son refus d’instaurer un vote.

- Par l’intermédiaire du député Mathis, le maire a agi pour proposer une loi qui amoindri les droits d’un directeur général de services municipaux lorsque sa collaboration avec une mairie cesse.

- DOSSIER OLYMPIA :
Un échange de points de vue intéressant s’est produit entre les différentes composantes de la gauche et la droite sur la question de l’emploi. Pour Henri Guérin, les pouvoirs publics doivent accompagner Olympia financièrement en retour d’exigences sur l’innovation et la recherche, et l’amélioration des conditions sociales des travailleurs roumains employés par celle-ci. Pour Claude Maitrot, c’est à l’Etat et aux banques d’agir, il apporte son soutien aux syndicats et aux salariés qui demeurent dans l’entreprise actuellement. Un audit financier s’impose.

Pour Joë Triché, un débat est instauré sur une situation concrète. La polémique entre les anciens salariés et ceux encore dans l’établissement est venue de ceux qui ont pointé du doigt les salariés victimes de la stratégie de l'entreprise, cherchant le profit en délocalisant.
IL NE FAUT PAS TRANSFORMER LES VICTIMES EN COUPABLES !
Il ne peut croire qu’il n’y a pas de trésorerie alors que les profits ont du s’accumuler au regard de la baisse des coûts de production (salariés payés 110 euros en Roumanie et encore moins en Turquie). D’où sa proposition d’une enquête indépendante sur la situation financière du groupe Olympia, Roumanie comprise.

Le conseiller général s’est déclaré contre les fonds publics, ce serait encourager le non-respect de la loi, le secteur bancaire doit accorder un prêt pour soutenir l’économie. Les banques viennent de recevoir des milliards d’euros de l’Etat et ce secteur doit les utiliser pour soutenir l’emploi et les entreprises. Les collectivités doivent accompagner par d’autres moyens et il est d’ailleurs dommage que le maire de Romilly n’ait pas de proposition à formuler.

Eric Vuillemin déclara avoir demandé un audit le 13 mai, il défend le fait de ne pas avoir proposé des reclassements vers des pays extérieurs à moindre salaire. Il y a un besoin d’innovation chez Olympia, le souci est de maintenir l’emploi à Romilly, la question roumaine est du ressort de l’Europe. Il refusa d’instaurer une délibération car heureusement, il aurait d’autres moyens qu’il garde jalousement secrets… Il souligna qu’Olympia payait 106 000 euros de taxes foncières à la ville.

Christophe Latrasse regretta que la volonté des syndicats reste sans effet sur cette question. Ces derniers désirent que dans le cas d’un plan social, la formation puisse être développée. Il a remis en cause la politique industrielle de l’Etat. Depuis 2001, la droite aux affaires nationales n’a rien fait pour changer une loi qu’elle critique aujourd’hui. Il s’agit du troisième plan social chez Olympia. Les millions d’euros publics versés à l’entreprise aurait nécessité plus de contrôle, où est passé l’argent ? Le comité d’entreprise doit avoir un droit de regard.

Pour conclure, Eric Vuillemin ambitionne une nouvelle fois de saisir les parlementaires pour demander une modification de la loi. Il était temps de passer aux 17 questions à l’ordre du jour.

1-Suite à la signature de la convention du cadre de gestion urbaine de proximité entre le maire, le préfet, le président de la communauté de communes et la société Mon Logis, un programme d’actions est établi. Il concerne le quartier du Nouveau Romilly pour accompagner les opérations de rénovation urbaine et coordonner les actions.

Joë Triché a regretté que les espaces collectifs seront entretenus par l’association Chlorophylle, la ville n’assumant pas ce service public qu’elle laisse à des personnes en situation précaire. Cette fonction mériterait des contrats à durée indéterminée. En interprétant des propos d’élus extérieurs à notre ville, le maire s’est dit surpris de cette remarque sans toutefois répondre au problème posé. Mme Commenil tenta vainement et maladroitement de venir à son secours en évitant la question de fond : l’emploi.

Eric Vuillemin a surenchéri en lançant des attaques personnelles contre Hélène Turquin qui demandait la création de tels postes avec des contrats à durée indéterminée. L’opposition insista sur le fait qu’il n’était pas question de critiquer le travail remarquable de Chlorophylle mais, qu’au contraire, l’emploi de ses membres méritait un vrai statut.

2-Précisions sur la délégation de compétence du maire relatives aux emprunts et opérations financières qui y sont liées, les actions en justice ou en défense, les règlements des conséquences d’accidents dans lesquels sont impliqués les véhicules municipaux et la réalisation des lignes de trésorerie jusqu’à 2 millions d’euros.

3-Désignation des membres de la commission communale d’accessibilité (concernant la vie des handicapés). Le conseil municipal sera représenté par Mesdames Herskowicz, Commenil, M. Lellouard et Rolande Barthélémy. Est-ce la présence de cette dernière qui fit redouter à Henri Guérin des tractations entre le PCF romillon et l’UMP ? Eclats de rires au sein de l’assistance… L’auteur de ces lignes a trop de sympathie pour Henri Guérin pour ne pas penser qu’il s’agit là d’une maladresse ou peut-être d’une erreur de jeunesse.

4-Modification du règlement intérieur du conseil municipal afin d’alléger la procédure de la tenue du registre des délibérations.

5-Projet de requalification urbaine du quartier du Marais et propositions d’aménagement de la société Mon Logis. Il s’agit de démolir 40 logements et d’en réhabiliter 60, de remise en état de parking, d’aménagement d’espace de vie, de travaux de voirie. Pour Rolande Barthélémy, la réhabilitation en logement locatif permettrait d’attirer des enfants vers l’école Elsa-Triolet. Ce projet ne met-il pas trop l’accent sur le logement des seniors ? Il est regrettable que ce quartier n’ait pas été plus entretenu au cours des 20 dernières années par la société MON LOGIS. Madame Herskowicz a promis concernant l’école une refonte de la carte scolaire.

6-La section locale des médaillés militaires recevra une subvention exceptionnelle de 500 euros pour l’organisation de son congrès départemental. Hélène Turquin a émis le souhait que ce principe soit retenu pour tous les congrès départementaux. Sans succès puisque le cas par cas va primer.

7-Subvention exceptionnelle de 2 000 euros à l’association Musiseine pour une programmation de 4 concerts Jazz et l’organisation d’un évènement intitulé « La nuit du jazz et de l’improvisation ».

8-Acquisition par la commune de parcelles situées au lieudit « les canaux » afin de constituer des réserves financières pour un coût global de 50 997 euros.

9-Acquisition par la commune d’un local boulevard Robespierre qui sera loué à la section billard du RS 10. Prix d’achat : 28 000 euros.

10-La ville perçoit une taxe sur les emplacements publicitaires. Afin d’en rationaliser l’usage et de protéger la cadre de vie, une loi du 4 août 2008 y substitue un nouveau régime. Cette taxe nouvelle est assise sur la surface exploitée ; en sont exonérés les dispositifs inférieurs à 7 m2. Comme la loi le permet, le conseil municipal a adopté une extension de l’exonération aux enseignes de moins de 12 m2 pour favoriser le petit commerce.

11-Une carrière est actuellement exploitée aux lieudits « le bois de Romilly » et « Saint-Eloi ». Le conseil municipal a donné son accord pour une prolongation de 9 ans des travaux afin de poursuivre l’exploitation des installations de traitements et de terminer l’extraction du gisement sous la plateforme des installations. C. Maitrot a émis des doutes sur le risque de pollution et les conséquences sur la nappe phréatique. Henri Guérin a attiré l’attention sur la multiplication des carrières à Romilly qui peuvent avoir des répercussions sur l’écologie. L’économie ne doit pas primer.

12-L’extension d’une carrière de granulats de 545 m2 sur le territoire de Romilly a été accordée sans le vote de l’opposition jugeant que ce type de travaux avait été suffisamment exploité dans notre secteur.

13-Les modalités de rétribution des agents municipaux dans le cadre des élections à compter de cette année ont été entérinées.

14-Il a été admis une non-valeur des produits irrécouvrables sur le budget principal et le budget annexe pour un montant de 1337,48 euros.

15-Adoption du compte administratif de l’exercice 2008 :
Comme l’a rappelé Joë Triché, il confirme les orientations budgétaires. De gros efforts sont à réaliser pour l’investissement (le taux est inférieur à 2007). Il a souhaité que les dires de la majorité municipale ne se bornent pas à des effets d’annonces mais qu’elle agisse réellement en ce domaine. C. Maitrot ne l’a pas voté, soulignant une augmentation de la dette, une durée plus longue pour la rembourser, ce qui est inquiétant. En clair, tout ce que l’espace citoyen dénonce depuis le mois de mars.

Présentant ce document qui retrace l’ensemble des recettes et des dépenses 2008, Denys Prieur a mis en avant un excédent global de clôture de 1 440 543,21 euros qui sera reporté pour financer d’autres dépenses nouvelles en 2009.
Les coûts de fonctionnement (entretien de voiries et réseaux, dépenses d’énergie, charges de personnel) sont en baisse.
Il faut noter qu’aucun emprunt n’a été tiré mais qu’il y a un report de 2 300 000 euros. L’encours de dette est de 912,00 euros par romillon et l’emprunt qui se profile va encore aggraver la situation.
La capacité d’autofinancement est de 3 950 939 euros.
4 élus ont bénéficié de 14 formations.

16-Compte de gestion de l’exercice 2008 : notons une concordance du compte de gestion retraçant la comptabilité du patrimoine du receveur municipal avec le compte retraçant la comptabilité tenue par le maire.

17-Programme de rénovation urbaine : le projet de requalification de la friche Sorotex prévoit des aménagements et équipements : giratoire rue Gornet-Boivin, aménagement de cette rue sur 1,1 km, réfection de trottoirs, réalisation d’une piste cyclable, stationnements longitudinaux pour les riverains.
Cette question fera l’objet lors du prochain conseil municipal du 3 juillet d’une présentation détaillée.

- Pour conclure, Guy Allard informa d’une prochaine réunion relative à l’implantation de la future piscine avec toutes les parties concernées « pour cerner les besoins » qu’il soit être le seul à ne pas connaître à Romilly. Une concertation à laquelle les membres de l’opposition ont été soigneusement écartés.

Hélène Turquin a donc justement demandé l’utilité du sondage réalisé envers la population par le biais du bulletin municipal. C’est promis, ce sera un élément parmi d’autres qui sera pris en compte, et les besoins des scolaires seront primordiaux, paroles de président de communauté de communes. Joë Triché craint que la fermeture de la piscine Jean-Moulin ait été décidée pour favoriser l’émergence d’un autre équipement sur un autre lieu… Par exemple l’aérodrome ?

LIRE
le compte-rendu du précédent conseil municipal
Dany Bouteiller

mercredi 3 juin 2009

INTERVIEW DE NELLY NAU, RESPONSABLE DEPARTEMENTALE DU SECOURS POPULAIRE FRANCAIS

Soeur Theresa ? Mère Noël ? Certainement! (1) Citoyenne, bénévole et solidaire, surement !
Interview d’une grande dame, qui rend toutes ses lettres de noblesse à la communauté humaine et procure de l’optimisme quant à l’avenir de l’homme, sans omettre d’associer dans les éloges son mari.

RVPT : Nelly, pouvez-vous nous parler de vous ?
- Née Grandin en 1951 à St-Hilaire-sous-Romilly, je suis la cinquième d’une fratrie de 10 enfants comprenant 5 garçons et 5 filles. Fille de la campagne, il était nécessaire de participer aux tâches ménagères et autres travaux, comme par exemple, laver le linge, été et hiver, le jeudi, jour sans classe. Nos parents nous demandaient essentiellement d’être courageux et travailleurs. Famille nombreuse, nous étions rarement invités, je n’ai donc pratiquement jamais connue, enfant, de fêtes de famille. Mon éducation m’a rendue très active et bricoleuse. Je suis très intéressée par la décoration d’intérieur et adore les beaux objets que je ne peux qu’admirer, faute de moyens. Le curé a refusé de me baptiser car mon père souhaitait que soit donné le même jour, le baptême à trois de ses enfants.

- Mariée depuis 39 ans à Gérard NAU [ qui assiste à une partie de l’entretien ] nous résidons à Romilly, rue Voltaire-Sellières et avons 4 enfants dont trois domiciliés à Romilly et un à Courtavant ; quatre garçons auxquels il faut ajouter une nièce abandonnée à l’âge de 6 ans que nous avons recueillie et que nous considérons comme notre propre fille. Nous avons le bonheur d’être grands-parents de 10 petits enfants ; 5 de nos fils et 5 de notre fille.

RVPT : Votre parcours professionnel ?
- J’ai débuté à l’âge de 14 ans comme remmailleuse chez JACQUEMARD, rue Partouneaux, métier exercé pendant 5 ans. Je suis ensuite entrée comme couseuse, avec un C.A.P. acquis en 10 semaines, chez DUPRE où j’ai exercé diverses fonctions durant 23 ans avant d’être licenciée.
Je me suis « recyclée » dans l’animation après avoir obtenu le BAFA et travaillé essentiellement pendant les vacances scolaires (centre SNCF…). Puis j’ai dirigé pendant 3 ans le centre aéré de Trainel. J’ai également assuré pendant 3 ans les fonctions d’animatrice avec le bénéfice d’un CES au foyer social éducatif du lycée professionnel DIDEROT. Après cette période, CES supprimé, j’ai connu le chômage en 2004 et depuis 4 ans, compte tenu de mes années de cotisations à la caisse de retraite, je bénéficie de l’AER ( équivalent retraite).

RVPT : l’origine de votre engagement au Secours Populaire Français ?
- Attirée depuis toujours par les enfants et adorant les travaux et activités manuels, j’ai été « repérée » par des responsables du S.P.F. Mes premières fonctions dans cette association consistaient, en sus de la trésorerie, à assurer les inscriptions et la préparation des vacances avec le montage des dossiers.

RVPT : quelles sont aujourd’hui vos fonctions au sein du Secours Populaire ?
- Je suis, depuis 4 ans, la responsable bénévole de la fédération de l’Aube sise à Troyes rue Michelet et organisée comme suit:
- bureau, 3 bénévoles ;
-2 salariés ;
-3 responsables d’un grand dépôt appartenant au Secours Populaire ;
-8 personnes chargées de la distribution alimentaire ;
-5 équipes gèrent les vestiaires (vêtements, meubles...) ;
-2 responsables des vacances ;
et serai vraisemblablement candidate à un nouveau mandat lors des élections du 31 octobre prochain. Depuis ma prise de fonction, je me suis attachée au remboursement des dettes antérieures, à ne pas créer de déficit et à investir: 2 camions acquis, 1 chambre froide installée et agrandissement du local. Dans le département de l’Aube, nous bénéficions de 3 comités situés à St-André, Estissac, Romilly, ce dernier sous la responsabilité de mon mari, avec le projet d’une ouverture prochaine à Brienne et la création de 2 antennes implantées à Arcis et à La Chapelle-Saint-Luc.

RVPT : combien de personnes bénéficient-elles de votre aide dans notre département ?
- Nous assurons dans nos comités, des distributions toute l’année, un jour par semaine.
4 à 5000 personnes sont aidées. On enregistre, ces derniers temps, une forte hausse de la demande des colis d’urgence qui a pratiquement triplée. Pour des raisons de dignité, une faible participation est demandée aux bénéficiaires de produits alimentaires.

RVPT : et à Romilly ?
- 5 à 600 personnes de la communauté de communes ainsi que des communes limitrophes (villages de la Marne plus proches de Romilly que de Chalons, Epernay ou Reims) sont aidées. On constate malheureusement, là aussi, une croissance des personnes en difficultés.

RVPT : quelles sont les ressources du Secours Populaire aubois ?
- Elles proviennent de subventions: région, collectivités locales et donations; ces dernières représentant 30 à 40 % de notre budget. Nous adressons également des mailings à différents organismes et particuliers lors des cinq campagnes que nous organisons chaque année:
-P.P. pauvreté/précarité ;
-dons d’actions, carnets d’entrée ;
-O.V. oubliés des vacances ;
-Père Noël vert (jouets) ;
-International (tsunami par exemple).
Le financement de la campagne vacances est assuré par des opérations de loto, braderie, brocante, vide-maisons… Je voudrais profiter de votre tribune pour mettre à l’honneur deux enseignes qui nos aident beaucoup sur Romilly :
-CARREFOUR MARKET pour les produits autre qu’alimentaires,
-INTERMARCHE de Villenauxe pour les produits alimentaires.
Je crois utile aussi de préciser que tout magasin ou entreprise signant un partenariat avec le Secours Populaire, bénéficie d’une réduction d’impôt.

RVPT : quels sont vos principaux projets pour 2009 ?
- Projet seniors: offre aux personnes âgées d’un voyage en Corse (coûts 22 000 euros). A l’occasion des 20 ans des droits de l’enfant et en accord avec le lycée des Cordeliers d’Arcis, les élèves de cet établissement ont offert à des jeunes de 6/12 ans, une journée à la patinoire avec repas au restaurant. En juin, sortie « luge d’été » avec autres activités sportives, programmée dans les Vosges. Pour les tous petits (moins de 4 ans) : restaurant plus cinéma.
Pour les « oubliés des vacances », programme concocté et programmé avec les fédérations de la Marne, Haute Marne et des Ardennes:
-Séjour en Belgique de 2 jours (visite grottes de Angue et baignade dans un lac) ;
-Deux bus complets familles/enfants pour les faibles ressources : 2 jours au parc Astérix en juillet ;
-Sortie seniors prévue pour 55 personnes dans les Pyrénées-Orientales (Montlouis) dans un centre de bal néo pendant 8 jours, incluant tous les frais.
Enfin, à la fin de notre entretien, je me rends à Troyes afin de participer à la fête des voisins organisée dans un quartier « chaud ».

RVPT : combien de temps consacrez-vous au Secours Populaire ?
- Mon mari et moi y consacrons chacun, environ 60 heures par semaine.

RVPT : quel regard portez-vous sur l’évolution de la société française ?
- La vie devient de plus en plus dure, difficile avec une hausse forte du chômage. On constate aussi des salaires insuffisants pour vivre décemment. Nous rencontrons trop de gens tristes autour de nous. En détresse, ils se laissent « aller » et n’ont plus de goût pour vivre et sortir. La hausse constante des personnes secourues nous procure des craintes, notre association pourra-t-elle toujours répondre aux besoins des plus démunis ?

RVPT : et sur notre ville ?
- Les jeunes sont les délaissés de notre cité ; pas de loisirs ni de travail malgré les promesses de la nouvelle municipalité. Parmi nos principaux griefs, je voudrais citer :
-local mis gracieusement à notre disposition par la ville trop petit, il faudrait au moins une surface triplée soit, environ 300 m2 pour vestiaires, bureau, accueil, espaces épicerie, meubles. De plus, il ne répond pas aux normes de sécurité : pas de sortie de secours, mauvais « tirage » de la cheminée trop petite ;
-toujours en attente de la visite de l’adjoint chargé des associations malgré des engagements ;
-éboueurs ne ramassant pas toujours les poubelles ;
-irrespect de personnes déposant leurs ordures devant le local ;
-police municipale interdisant le stationnement sur le trottoir devant l’immeuble ;
-prêt gracieux de la salle Mitterrand au moins une fois par an. Prêt gratuit dans les autres communes environnantes, au gré des besoins ;
-subvention réduite à 5 000 euros sans préavis, au lieu de 5 700 € ;
-aucun panneau d’indication du siège des associations dans la ville ;

- Le Secours Populaire envisage de rencontrer les jeunes romillons afin de connaître précisément leur détresse et leur apporter une aide éventuelle. Par ailleurs, je suis très pessimiste sur l’avenir d’OLYMPIA ; le dernier symbole de Romilly risque fort de disparaitre.

RVPT : à la veille des élections , un mot sur l’Europe ?
- Je suis favorable à l’Europe mais avec des règles sociales et administratives identiques.

RVPT : votre mari et vous avez été récemment médaillés, pouvez-vous nous en dire quelques mots ?
- Nous avons reçu la médaille d’honneur d’or des bénévoles méritants. Médailles reçues entre nos deux anniversaires, le 26 octobre pour moi et le 30 octobre pour mon mari.

(1) surnoms donnés affectueusement par les bénéficiaires et bénévoles du S.P.

- Contacter le SPF10
Propos recueillis par André Diot