mardi 17 mars 2009

CONSEIL MUNICIPAL DU 14/03/2009

Deux visions du monde et de notre ville se sont affrontées ; budget et vidéo-surveillance au coeur des débats.

- Avec l'adoption du budget primitif, la municipalité annonce une maîtrise des dépenses de fonctionnement (-4,2%). Du côté des recettes, la baisse de 3% de taux liés aux impôts des ménages est contrebalancée par l'augmentation des bases de 1,5% pour la taxe foncière sur les propriétés non-bâties et de 2,5% pour la taxe foncière sur les propriétés bâties.

Des dépenses d'investissement sont notamment prévues pour :
- l'aménagement des abords de la mairie, le parking Langevin, la requalification de la friche Sorotex, des acquisitions foncières, des travaux dans les écoles, du matériel pédagogique, l'aménagement des bâtiments municipaux, réfection de la chaussée, bâtiments sportifs, aménagements paysagers, et bien sûr la vidéo-surveillance (voir plus bas).

Henri Guérin a regretté la réduction des services offerts à la population. Il est à noter une hausse de 27% des indemnités des élus. M. Prieur a souligné un endettement de la ville de 27 millions d'euros "trouvé" par l'équipe municipale en arrivant aux manettes de la commune en mars 2008. Pour Claude Maitrot, la ville continue de s'appauvrir, ce budget n'apporte aucun élément nouveau. Il produit des effets d'annonces car les réductions d'impôts n'auront aucun impact.

Joë Triché insite sur le fait que 2009 sera une année difficile pour tous, salariés et collectivités locales subiront la crise du capitalisme mondialisé. Des centaines de milliers d'emplois seront liquidés et Romilly n'y échappera pas : déjà, le chômage partiel s'installe chez Cycleurope ou chez Tractel par exemple. A l'exemple des 14 milliards de profits réalisés en 2008 par le groupe Total alors qu'il projette de supprimer 555 emplois, il indique que ce n'etait pas la crise pour tout le monde en précisant que ces profits d'une seule année représentent 574 années de budget de la ville de Romilly. Cette situation sera lourde de conséquences dans la gestion des communes qui vont se retrouver face à une demande sociale grandissante.

De plus, la politique gouvernementale accroît les menaces sur les finances des collectivités. Cette année, l'ensemble des dotations de l'Etat ne progresse que de 0,8% pour Romilly. S'y ajoutera une baisse de 130 000 euros des compensations accordées dans le cadre des exonérations ficscales et une baisse de la dotation globale de fonctionnement suite à la perte des 650 habitants. Il est aussi à noter l'incertitude sur la dotation de solidarité urbaine qui représente 600 000 euros dans le budget de la ville et la perspective de la suppression de la taxe professionnelle.
Nous observons donc de grands écarts avec les promesses du candidat Vuillemin.

Relativisons aussi la baisse des impôts, au regard des 4,5 millions d'euros promis sur 6 ans qui aurait dû représenter 750 000 euros annuels, nous ne constatons qu'une baisse de 160 000 euros cette année. Concrètement, pour un ménage propriétaire de sa maison à Romilly-sur-Seine, cela représentera 5,5 euros et n'aura donc aucune incidence sur le pouvoir d'achat, mais privera la ville de 160 000 euros alors que d'énormes besoins restent insatisfaits. En fait de baisse, ce ménage paiera, toutes collectivités confondues 22,50 euros de plus.

Concernant l'investissement, 100 millions d'euros ont été annoncés soit 16,6 millions annuels alors que seulement 7,7 millions sont inscrits au budget.
En conclusion, l'endettement sera encore un peu plus de mise : près de 3 millions d'euros supplémentaires en 2009.

- S' appuyant sur le constat réalisé lors d'un porte à porte dans le Nouveau Romilly contre l'augmentation de près de 100 euros des loyers et lors de ses permanences, Rolande Barthélémy est intervenue pour souligner l'état de pauvreté de la population française auquel Romilly n'échappe pas, la paupérisation s'installe dans tous les quartiers comme l'indiquent les rapports officiels consacrés à la ville de Romilly ; chômage et bas salaires en sont la cause. "Il faut retravailler la politique du quotient familial oubliée depuis un an et réactiver des réunions de la commission des affaires sociales" a-t-elle souligné. Les associations caritatives sont de plus en plus sollicitées. Dans un autre domaine, madame Barthélémy juge indispensable d'instaurer un travail sur la problèmatique de la maladie d'Alzaheimer, aucune structure ne permet d'accueillir les malades actuellement dans la cité. Ils sont souvent installés en maison de retraite à un coût exhorbitant. Eric Vuillemin a répondu en soulignant qu'un accueil des malades se fera dans l'ancienne clinique Pasteur lorsque les travaux seront achevés.

- Angélique Cheikh s'est exprimée à propos de la jeunesse victime aussi à Romilly des emplois précaires et en manque de loisirs. Nous constatons que trop peu semble fait dans cette direction lorsque nous examinons le budget. Un constat déjà fait par des jeunes lors de la 1ere réunion de quartier du maire à l'espace Monmousseau. On se souvient en effet que l'un d'entre eux avait interpellé la municipalité pour lui faire part de l'angoisse vécue par de nombreux jeunes devant l'incertitude de leur avenir et par le manque d'une réelle politique municipale de la jeunesse. Ils sont malheureusement repartis comme ils étaient venus ; sans réponse bien concrète de la part du maire . Ce qu'a denoncé Angelique Cheikh.
Les 7 élus de l'opposition n'ont pas voté le budget. Il a été adopté avec les seules voix de droite.

- Dans le cadre du plan de relance, le gouvernement propose de verser le Fonds de Compensation pour la TVA (FCTVA), dû au titre de 2008, dès 2009, au lieu de la verser en 2010. Cette recette d'investissement s'ajoutera au FCTVA dû au titre de 2007 et ne se traduira pas par une recette inférieure les années ultérieures. La collectivité doit s'engager à augmenter les dépenses réelles d'équipement en 2009 et le traduire dans son budget. Le maire signera une convention avec le Préfet avant le 15 avril.

- Un emploi d'ingénieur principal au sein du personnel communal est supprimé, vacant, la municipalité ne recrutera pas un agent sur ce grade. Le nouvel organigramme des services de la ville doit être publié la semaine prochaine.

- Sous l'argument d'un coût trop élevé, le marché de maîtrise d'œuvre du complexe culturel est supprimé. De ce fait, Henri Guérin a exprimé ses craintes concernant l'obtention des subventions. Le maire prévoit un nouveau projet avec un nouveau cahier des charges. Pour C. Maitrot, il s'agit d'un nouveau recul.
La gauche s'est abstenue, le projet est adopté avec les seules voix de la droite.

- Une requalification de l'entrée de ville a été adoptée. Il s'agit de l'établissement d'un bail à construction entre la commune et la société Mon Logis comprenant une promesse de vente.
Mon Logis s'engage à édifier des constructions et à entretenir le terrain pour une durée de 19 ans.

L'établissement d'un nouveau bail à construction entre la commune et Mon Logis a permis à Joë Triché d'exprimer son souhait afin que la ville s'engage dans le maintien de lotissements communaux permettant de limiter la spéculation immobilière et foncière car les investisseurs privés devront tenir compte du prix de vente des terrains pratiqués par la ville. Il a aussi dénoncé que le montage financier de cette opération générait un surcout de 100 000 euros, soit 11 euros du m2 qui sera en définitif supporté par les futurs accédants à la propriété. Il serait étonnant que Mon Logis finance sur ses propres deniers le budget de la ville et de la communauté de communes.
C'est bien la logique libérale du tout concurrence et du tout privé qui prévaut avec la droite à la mairie.

- Le projet d'implantation sur la colline des Hauts-Buissons d'un foyer de vie pour adultes handicapés fera l'objet d'une purge des formalités relatives au diagnostic archéologique. La commune prendra en charge la redevance préventive.

Au niveau de la vie sportive, la construction de la salle de gymnastique, du dojo et des vestiaires devrait enfin voir le jour. Les travaux devraient être achevés au plus tard en 2011 !

Un acompte sur le versement de la subvention ordinaire à l'AFMR de 2 500 euros sera réalisé. Joë Triché a exprimé sur cette question le besoin de reconnaissance de cette association.

- La proposition d'un schéma d'implantation des caméras de "vidéo-protection" a été présentée. L'opposition a exprimé son mécontentement, Claude Maitrot argumentant même que nous ne sommes pas à Chicago ! Joë Triché doute de l'efficacité, exprimant que la situation locale ne justifie pas un tel investissement alors que d'autres besoins très urgents ne sont pas comblés. D'autant plus que toutes les études réalisées indiquent que c'est inefficace et que cela ne fait que déplacer les problèmes.
Il ne faut pas se substituer aux prérogatives de l'état et à sa mission régalienne.

Pour Henri Guérin, l'argent est gaspillé, le matériel sera obsolète après 5 années, l'investissement aurait été plus utile à travers la prévention. L'implantation se fera en 3 phases sur plusieurs exercices budgétaires. Coût de l'opération : 122 765 euros hors taxes.

- En outre, comme la presse l'avait annoncé dans la semaine, le collège Langevin fera l'objet d'une réhabilitation et d'une extension. Coût prévisionnel : 16,4 millions d'euros totalement à la charge du Conseil général et une échéance prévue fin 2013. Il pourra accueillir 550 élèves. Joé Triché a précisé que la commission permanante du Conseil général avait aussi adopté le réglement de concours d'architectes. Ceci démontre une réelle volonté de ne plus perdre de temps. Il a indiqué que les deux tiers du collège serait démolis et reconstruits. Sur ce dossier, le maire a fait perdre quelques mois en proposant l'étude d'une construction nouvelle sur un autre site. Parmi les 7 sites proposés et étudiés par le Conseil général, 5 étaient dans des zones innondables et inconstructibles et 2 sur des lieux inappropriés aux besoins.

- Concernant la nouvelle piscine, M. Allard a indiqué qu'elle sera intercommunale. 3 communautés de communes ont donné leur accord. Il reste à en déterminer le lieu d'implantation ; notre avis et celui de la population déjà sollicitée par le bulletin municipal semble ne plus intéresser... Ouverture prévue en 2012 !
Pour Joé Triché, la piscine doit rester à proximité du centre ville car elle génère de l'activité commerciale. Sa reconstruction sur un autre site éloigné des établissements scolaires nécessiterait l'organisation de transports pour s'y rendre et donc des coûts financiers et de la pollution en plus.

Pour conclure, on peut aussi déplorer le manque de courtoisie et d'écoute des élus de la majorité et de leurs "supporters" n'hésitant pas à se "gausser" ouvertement des interventions des élus de gauche, entretenir des conciliabules et applaudire un bon mot du maire. La présence de FR3 a-t-elle permis à cette majorité d'être elle même : goguenarde, méprisante ?
Dany Bouteiller - André Diot en collaboration avec Ginette Triché

- LIRE le compte-rendu du précédent Conseil municipal

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Quel mépris de la part de la majorité municipale à l’égard des conseillers de gauche. Railleries, quolibets, moquerie, qui sont ces gens qui ne respectent pas la démocratie et qui en vérité ont cette attitude parce qu’ils ont peur d’un vrai débat démocratique qui ne leur serait sans doute pas favorable !

Déplorable le Sarkozisme version Vuillemin....Heureusement qu’il y a dans nos rangs des gens sérieux, compétents et responsables qui marquent une différence agréable !

Anonyme a dit…

Concernant la suppression d'un emploi d'ingénieur principal à la Mairie, il faut savoir que le comité technique paritaire avait émis un avis défavorable lorsque la question est venue. Il s'agit ni plus ni moins d'un licenciement déguisé qui touche une personne dont la collectivité veut se séparer !

Vous aviez raison de parler de chasse aux sorcières il y a quelques temps sur votre blog !

SERGE

Anonyme a dit…

Pour complèter le tableau bien noir, des soucis d'emploi se font jour aussi à la SIRC à Marigny. C'est vrai que ce n'est pas une boîte de Romilly, cependant, de nombreux romillons y travaillent.

Selon les services, le chômage partiel touche les employés entre 3 jours et deux semaines par mois.

La venue annoncée d'un nouveau Directeur nous fait craindre un "plan social".

Les perspectives ne sont vraiment pas bonnes.

Anonyme a dit…

L'INSEE prévoit 332 000 emplois en moins dans le pays au premier semestre 2009... Il serait étonnant que le bassin d'emploi romillon y échappe !

A moins que le Maire ne sorte les 150 emplois qu'il a sous le coude depuis la campagne des municipales !

Je crains que la liste des chômeurs augmentent encore à Romilly comme ailleurs.

Continuez à vous battre de la sorte et à nous défendre, il faut accentuer la mobilisation comme celle de Romilly ce jeudi 19 mars.